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Ces tours à énergie positive qui rapportent de l'argent à leurs locataires

La tour, en verre et en aluminium, s’élève sur 58 mètres, le long du canal Duzuzeau, au cœur de l’écoquartier Danube, à Strasbourg (Bas-Rhin). A sa construction, en 2018, c’était le premier immeuble d’habitation à énergie positive de France. Depuis, quelques autres ont poussé. Ce mois-ci seront livrés Dijon (59 logements sur 3.393 m2) et Saint-Etienne (56 logements sur 3.300 m2). Ainsi que Brest (90 logements sur 5.672 m2), Nancy (105 logements sur 5.056 m2), Le Havre (76 logements sur 4.340 m2) et Mulhouse (64 logements sur 3 916 m2) sont dans les tuyaux. La maire de Mulhouse, Michèle Lutz, est enthousiaste : “Ce bâtiment va devenir emblématique » prévient-t-elle. D'autres immeubles sont aussi programmés à Bordeaux, Aubervilliers et Clermont-Ferrand...

 

La tour, en verre et en aluminium, s’élève sur 58 mètres, le long du canal Duzuzeau, au cœur de l’écoquartier Danube, à Strasbourg (Bas-Rhin). A sa construction, en 2018, c’était le premier immeuble d’habitation à énergie positive de France. Depuis, quelques autres ont poussé. Ce mois-ci seront livrés Dijon (59 logements sur 3.393 m2) et Saint-Etienne (56 logements sur 3.300 m2). Ainsi que Brest (90 logements sur 5.672 m2), Nancy (105 logements sur 5.056 m2), Le Havre (76 logements sur 4.340 m2) et Mulhouse (64 logements sur 3 916 m2) sont dans les tuyaux. La maire de Mulhouse, Michèle Lutz, est enthousiaste : “Ce bâtiment va devenir emblématique » prévient-t-elle. D'autres immeubles sont aussi programmés à Bordeaux, Aubervilliers et Clermont-Ferrand...

 

De la laine de verre, bine sur, pour courir les façades (comme ici à Dijon), mais aussi d\'autres innovations permettent de réaliser un bilan énergie positif, très en avance par rapport à la législation en vigueur. Crédit : @Elithis

De la laine de verre, bien sur, pour couvrir les façades (comme ici à Dijon), mais aussi d'autres innovations permettent d'atteindre un bilan énergie positif, très en avance par rapport à la législation en vigueur.

Des ingénieurs à la manoeuvre

Ces innovations sont sorties des bureaux d’études d’Elithis, le grand spécialiste en France de ces bâtiments qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Le concept n’a rien d’un bricolage. Il y a bien sur des panneaux photovoltaiques sur le toit, mais c’est plutôt du côté de la conception même de l’immeuble qu’il faut chercher les sources de cet exploit technique. Une conception bioclimatique, avec une large couche de laine de verre sur tout le bâtiment, naturellement, mais aussi des ouvertures très larges et calibrées pour capter la lumière naturelle, des doubles vitrages et des stores à lames orientables qui peuvent être commandés à distance. 

Le tout, par un savant jeu de récupération, permet à l'édifice de produire plus d’énergie qu’il n’en consomme. Cet excédent produit est aussitôt revendu et permet de réduire les factures. La consommation est aussi régulée par des applis, livrées aux habitants, qui leur servent de coaching énergétique. Elles donnent en temps réel, en fonction de leurs utilisations, des conseils pour diminuer leur consommation. Et ca fonctionne : les consommations ont en effet baissé de 30% en moyenne, notamment grâce à une attention accrue aux appareils électro-ménagers.

 

La Tesla de l'immobilier?

Au final, ces conseils, couplés aux bonus financiers issus de la revente de l’énergie verte, permettent aux habitants de diminuer drastiquement leur facture d’énergie voire de l’annuler. Soit, pour un ménage moyen Français, un gain de pouvoir d’achat compris entre 2.000 et 3.000 €/an (source : Service des données et études statistiques & Commission de régulation de l’énergie). "Dans notre résidence de Strasbourg,  à titre d’exemple, six locataires sur 10 flirtent avec le zéro dépenses. Et en moyenne, la dépense est de 175 euros annuels pour eux, y compris les dépenses communes", précise Emir Berkane, Directeur du développement d’Elithis.

L’exploit technique ne se limite pas aux performances énergétiques : les bâtiments énergie positive d’Elithis sont les seuls, aujourd’hui en France, à être construits aux coûts standards de production. C’est en complète rupture avec la concurrence qui affirme que produire du bâtiment énergie positive coûte en moyenne entre 10 et 15%, voire 20% plus cher. Comment parviennent-ils à ce résultat ? "On prend le problème à la racine, en concevant dès le départ le projet, et pas en rajoutant des éléments pour rendre le bâtiment "énergie positive." C’est possible parce qu’à la base, nous sommes une société d’ingénieurs." explique le fondateur et PDG de la société, Thierry Bièvre, fier de compter deux tiers d'ingénieurs parmi ses salariés. "Nous sommes un peu, toutes proportions gardées comme Tesla, et on cherche à révolutionner, par la technologie et une conception originale, un produit qu’on pensait ne plus pouvoir perfectionner et qui est pourtant en retard de 30 ans sur la société."

 

La tour qui est en train d\'être construite à Dijon permettra de réelles économies à ses habitants. Et elle occupera une surface au sol très réduite, compatible avec les nouvelles obligations ZAN (Zéro Artificialisation nette des sols) des communes. Crédit : @Elithis

 

La tour qui est en train d'être construite à Dijon permettra de réelles économies à ses habitants. Et elle occupera une surface au sol très réduite, compatible avec les nouvelles obligations ZAN (Zéro Artificialisation nette des sols) des communes.

Zan-Compatible

"On est très bien accueillis (voire appelés) par les élus", reconnait Emir Barkane. D’autant mieux que les réalisations d’Elithis artificialisent très peu les sols, une contrainte qui préoccupe de plus en plus les maires depuis la mise en place des décrets ZAN (Zéro Artificialisation nette des sols), qui contraignent les communes à réguler les emprises construites. La tour Elithis de Dijon occupera 275 m² seulement, pour 63 appartements, et utilisera environ 4 à 5 fois moins d’espace au sol qu’une opération ordinaire. La semaine dernière, le fonds allemand Catella, très soucieux de son image écologique, a signé, à Cannes, pour devenir le propriétaire de l’immeuble de Mulhouse. Pour son gestionnaire, Xavier Jongen, "la crise énergétique européenne a montré les avantages de ce type de résidence, qui permet aux locataires d’augmenter leur pouvoir d’achat.”